La folie ordinaire de Charles Bukowski
13 juil. 2012
Charles Bukowski n'a pas suivi la trajectoire typique de l'écrivain. Il a commencé à écrire à 50 ans. Pour combler ce retard, l'auteur américain d'origine allemande noircit des pages et des pages toute la nuit. Il écrit des romans à grande vitesse, en vingt ou trente jours. Il travaille sur sa machine à écrire douze heures d'affilée. Entre quinze et vingt-deux bières, il compose en une seule nuit cinq ou même dix poèmes. Impressionnat !
Qu'est-ce que Buck débite sur les pages blanches ? Les histoires qu'il a vécues, sa vie. Des faits quotidiens, le sexe, la violence, la bonne rigolade, l'amour, l'humour et l'amour encore dans une écriture palpitante.
Bukowski se met en scène, il peint du Bukowski, et c'est pour cela que le lecteur a envie de le suivre. Ce qui ressort de sa bouche, c'est de la bière, du Budwiser. L'écriture de Buck nous enveloppe, elle est légère, aérienne. Il cultive une écriture simple, dépouillée et proche du langage quotidien. Cette manière de faire la littérature n'enlève nullement le charme berceur de son texte. Au fil des pages, les dialogues sont vivants et vous prennent parfois aux tripes. Le style de Bukowski souffle dans les romans de Dany Laferrière.
Claire Gallois dans le Figaro a dit : « Bukowski est un écrivain considérable. Un homme en marche. Un homme étincelant. Avec l'énergie du désespoir, il secoue comme un vieux sac notre civilisation fin XXe siècle. Et ce qui tombe n'est pas joli, joli. C'est brutal ».
Toutes les histoires de Charles Bukowski, souligne pour sa part, Jean François Bizot, sont aussi vraies qu'infectes et, en cela font honneur à la littérature : « il raconte ce que les autres enjolivent et dissimulent. Le sexisme, la misère du quotidien, la violence et les sentiments de ceux qui se curent le nez. Et c'est pour ça qu'il gêne : il parle à tout le monde ».
Bukowski est un Rabelais dissimulé derrière une bouteille de bière qui vomit d'ignobles vérités au nez du lecteur. Fils unique d'un père alcoolique, à 16 ans, il laisse définitivement la maison familiale pour vivre une vie de marginale. Dans le tourment de sa vie de vagabond, il rencontre des livres et s'enivre de littérature. Buck dévore Henry Miller, Ernest Hemingway, Albert Camus, Louis-Ferdinand Céline, Dostoïevski et la Beat generation.
Pour avoir une idée de l'oeuvre de Bukowski, Le Nouvelliste vous propose l'une des vingt nouvelles extraite de « Contes de la folie ordinaire » :